Faustinia

grosse fatigue...

Voilà un petit moment que je n'avais rien couché sur l'écran... et oui, quelquefois, on a pas envie de parler.... je commence à sentir le poids des lever-aux-aurores, des transports, de l'hiver qui approche, du boulot qui arrive en masse, le tout sur fond de ciel en deuil...

C'est une sensation qui a l'air générale en ce moment , une "dépression post-summer"... Je vais essayer de prendre mon vendredi en récup' car dès jeudi, ma semaine s'annonce chargée.. Jolie-maman et Joli-papa débarquent avec Tantine et je dois mettre en oeuvre le "chantier-chambre-du-Musico" avant leur arrivée... Fils-aîné arrive avec petite-chérie pour le W-E du 1er nov. et l'artiste reçoit son "pote" de Palavas, celui-là même qui l'a hébergé pendant 1 mois et demi quand mon frère (dit le pingouin) lui a gentiment conseillé d'aller se loger ailleurs....

Tout ce petit monde devant loger à la maison, je dois récurer à fond les appartements de mon cadet, c'est à dire tout le haut. Après avoir envoyé petit-mari en éclaireur plusieurs fois au cours de ces dernières semaines, et les rapports n'étant pas très encourageants, j'en ai déduit qu'une journée ne serait pas de trop pour redonner un aspect convivial à ce qui commence à ressembler à un squat...
Avant hier, le Musico est (encore) tombé amoureux; j'ai donc conclu un ènième marché avec lui : soit il fait le ménage dans sa chambre, soit personne ne met les pieds dans sa "déchetterie". Dans les 5 mn qui ont suivi, l'aspirateur s'est mis en branle, alternant les coups contre les meubles avec des périodes de (je suppose) sur-place destiné à donner le change..Je vois mal, en effet comment mon fils peut faire de la batterie et aspirer en même temps...  Entre deux "concerts", il dévale l'escalier-en-bois-qui-craque les bras chargés de détritus divers (6 bouteilles de coca vides, 3 paquets de gateaux, 2 sacs auchan remplis de choses non identifiées, un tuperware que je cherchais depuis des mois , empli de vieux mégots, une chaussette de tennis orpheline qui a du ramoner une cheminée dans une vie pas très antérieure) semant au passage, des miettes (paquets de gateaux non vidés) des bouts de papiers ( les n° de téléphones de copin(e)s éphémères et un vieux tee-shirt essayant de se faire la belle avec la jumelle de la chaussette citée plus haut)... mais, je veille.... je le renvoie aussitôt récolter (avant que les graines ne montent) ce qu'il a généreusement semé et me répond avec un petit grognement capitulatif.
Il remonte avec une éponge et entreprend (j'imagine, car je ne monte tjs pas) de nettoyer son bureau , jonché de mini bouts de cartons, de stylos éclatés, de cendriers (vrais ceux là) pleins, de feuilles de cigarettes éparses et de l'équivalent d'un pot de tabac étalé sur la majeur partie de cette surface qui a du être plane un jour, il ya longtemps.... il frotte avec frénésie pour décoller ce patchwork dont il a le secret (je vous le livre en primeur : le coca renversé, en sèchant, a la fâcheuse propriété de ramener à lui tout ce qui se trouve à portée)

Entre deux pauses clope-batterie-chant, il redescend les bras chargés de fringues mises ou pas, mais réduites à l'état de vulgaires chiffons après un bref séjour dans sa chambre, le tout atterrit comme par magie, pêle-mêle dans mon bac à linge (je viens juste de faire 2 tournées de machine!).
Bon, je ne râle pas (trop), pour une fois qu'il se lance dans les grandes manoeuvres ! Hier, en rentrant, je découvre une (mini) paire de baskets blanches en bas des marches. Le Musico descend l'escalier en courant et vient me faire un bisou, l'air guilleret, torse-nu ; derrière lui apparaît une petite nana (vraiment petite), toute menue , les cheveux blonds à reflets, les yeux bleus qui me dit bonjour timidement avec le sourire.. Je décide qu'elle est très mignone et qu'elle me plait bien... en plus elle a l'air normale... je cherche discrètement la faille, mais ne voit rien, hormis un tatouage (quand même) dans le bas du dos...
L'artiste me dira plus tard que sa mère est tatoueuse de profession et peintre de passion... Je fonce prévenir petit-mari afin qu'il n'effraie pas la demoiselle par son allure ours-renfrogné-grognant-b'jour et qu'il sourie à grandes dents, ce qu'il ne fait pas forcément tous les soirs en retrouvant la maison les portes grandes ouvertes (le chauffage !), la musique à fond (les voisins !) la vaisselle dans l'évier ( le lave-vaisselle !) et les nombreuses paires de baskets du 44 dont l'amoncellement rappelle curieusement certaines barricades d'un certain mois de mai 68...

Petit-mari a entendu mon message et prend un air aimable en saluant le demoiselle. Les amoureux "Peynesques" remontent vaquer... pendant que je prépare la table avec l'aide de celui que j'ai mis au bout de mon alliance.. Le repas se déroule bien et les deux jeunes se lancent des regards complices et énamourés.... la fourchette dans une main et la main de l'AUTRE dans l'autre. Entre deux, mon fils me confie qu'il pense avoir trouvé quelqu'un avec lequel il se sent bien et qu'il a envie de se poser un peu.. .il est "in love"... c'est vrai qu'ils se dévorent des yeux et se touchent à la moindre occasion... ils sont mignons...
moi, perfide : " maintenant que tu as trouvé une petite nana comme il faut, gentille et avec laquelle tu as envie de passer plus de 48 h, j'espère que tu es motivé pour gagner un peu de sous... aller se promener, boire un pot, manger un petit truc quelquepart, offrir un petit cadeau tout ça..."
" ouais, c'est sûr, j'aimerais trop ....je vais aller voir chez machin-chose et chez truc-muche, maintenant que j'ai 18 ans, ils me prendront plus facilement "
moi, confiante: (je croise les doigts)

Dans la soirée, LE copain-qui-joue-de-la-guitare arrive et c'est tous les trois qu'ils montent dans leur "studio" pour vocaliser en s'accompagnant , sous les oreilles attendries de leur unique auditrice. De notre côté, la soirée reprend son cours normal et je vais rejoindre petit-mari qui me chauffe les draps sur fond de musique-qui-vient-d'en-haut, et après un dernier coup de trompette sommatoire ( tjs accrochée à cet effet en bas de l'escalier) je me faufile dans les draps tièdes...

Ecrit par Faustinia, le Mardi 26 Octobre 2004, 08:34 dans la rubrique "Premiers Pas".